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Espace intérieur


mardi 16 décembre 2014

Hivernale


Clic! Il fait Noir. Enfin presque.
Il fait tiède dans mon creux. Je frissonne.
A la lisière, j'explore le frais.
Je joue au froid.

Par la fenêtre. Eclats ciselés dans la profondeur du ciel.
Et cette tache froide inonde mes draps. Mer d'argent glacé.
Le souffle léger, j'inspire le Noir. Enfin presque.
Je joue au vent.

Grosse, pleine, débordante, envahissante.
Par l'abondance des feuilles tombées son éclat agresse mes paupières.
Par contraste, je vois le Noir. Enfin presque.
Je joue au reflet.

La tache nette sur mon ventre et l'éclat dans mes cheveux.
Dans un confort douillet. Offerte. Immobile.
Je suis le Noir. Enfin, presque ...
Je joue au Noir.




Ph. Contal - http://www.voyage-immobile.com

jeudi 11 décembre 2014

L'anniversaire



Le temps passe sans effort, mais pas toujours sans effets...

Ce jour est celui où les dates se font floues, où les durées se télescopent, où je regarde avec effroi le temps qui passe malgré moi, Le temps qui passe avec moi, le temps que ne je vois pas passer, le temps que je dois apprivoiser. Jour après jour, nuit après nuit. A chaque instant, le transformer en ami, et accepter comme chaque année, de murir d'une unité.









mardi 25 novembre 2014

DIY - Bricolage

 
 
Hier, j'ai bricolé. Tout c'est très bien passé.

J'ai le bout des doigts tout abrasé
Et mes poumons sont encrassés
Le papier de verre peut être fier
J'ai failli mettre genou à terre!
Quand la scie sauteuse a sauté
J'ai bien cru que j'allais y passer
Mais seulement mes doigts ont morflé ...
De la peinture, ça, c'est plus sûr!
Mais celle-ci, vindicative,
Sur mon pinceau se fait rétive
Mais c'est l'hallu! Oui! Je m'englue!
Les solvants me montent à la tête,
La perceuse a un air de fête
Bien fermement je la saisi
C'est fou comme j'apprécie son bruit!
Mais cette farceuse me glisse des mains
Et le sang gicle couleur carmin ...
Il semble que tout ai dérapé
 
Hier, j'ai bricolé. Tout c'est très bien passé.

vendredi 7 novembre 2014

Semailles d'automne

Dans mon jardin secret,  je laisse trainer
Un bout d'épaule dénudée.
Et peut être apercevrais-je,
L'échancrure d'une chemise,
Du coin de l’œil,
vision furtive, fugitive ...

Dans mon jardin secret, j'ai habillé
Un lobe d'oreille d'une feuille d'or.
Et peut être entendrais-je,
Le bruit d'un battement de cœur
Qui aurait raté une marche
Comme ça, L'air de rien ...

Dans mon jardin secret, j'ai refermé
Ma main sur les os d'un poignet fin
Et peut être sentirais-je,
le doux contraste des textures
De la peau douce et des os durs
Les yeux fermés, une seconde...

Dans les brumes d'automne de mon jardin secret,
J'ai semé les couleurs chaudes et les premiers frimas d'hiver
J'ai installé l'été indien, et préparé la cheminée
Je cultive les envies et je choie les désirs
Comme autant de trésors d'enfant

vendredi 5 septembre 2014

Chèvre, Sel et Gabelle

Car les poètes et les rêveurs
Ont l'inconscience des sans-peurs
Et l'audace dans le cœur
Ils s'acharnent à leur bonheur

Réalité désagrégée
Devant cette ténacité
Réalité désemparée
Atterrée...

Sans aucune prise sur leur destin
Pas une accroche, pas un brin
Rien ne vient ternir l'imaginaire
Des poètes-rêveurs de notre ère

jeudi 4 septembre 2014

Rêve de soleil

La plage ne me hâle pas,
Le sable ne me dore pas,
Ou alors si peu, qu'il faut observer
L'effet du soleil si discret
Comme un murmure à fleur de peau

Le rêve me prend à contresens
A ses lubies je m'abandonne
Et bouleverse les innocences
Impénétrables des Madones

L'essence brûle, il fait trop chaud
Le rêve a attisé la nuit
Dans la folie, le sens a fuit

Et l'éclat joyeux du soleil
Sous mes paupières me réveille...

DRIIIINNNNG!

mardi 19 août 2014

Technicolor

Je voudrais un arc-en-ciel dans ma vie,
Et regarder par transparence
Les couleurs neuves de mes envies
Le fixateur de mes errances

En haut du prisme je trouve le rouge
Bouillonnements, chaleur, passion
Le rouge sans qui plus rien ne bouge
Ce moteur qui pousse à l'action

Je glisse doucement sur le orange
Et sonne aux portes de l'étrange
Aux douces teintes de l'automne
C'est avec lui que je chantonne

Je souris en voyant le jaune
Saveur d'enfance des oeufs coque
Qui se savourent dans une bicoque
Petit soleil dans mon assiette, émoticône

Avec le vert, rien d'éphémère
L'infinité des dégradés, la multitude des nuances
Je ressens sa diversité, et comme une liane se balance
Dans le vent je frissonne,  légère

Le bleu signe l'immensité
Du ciel, des profondeurs marines
Ou de l'espace velouté
Je sens comme s'il me faisait signe

Oh! L'indigo me rend dingo!
L'indéfini personnifié,
Je me dis qu'il ne faut pas de fier
Au paradoxe de ses tons chauds

Enfin, je rejoins le violet
Avec lui tout est si discret
Et en même temps si parfumé
Qu'il illumine mes pensées

La vie en noir
C'est trop barbare
Qu'un arc-en-ciel toujours luit
Dans l'obscurité douce de la nuit

La vie en rose
C'est trop morose
Je veux vivre en technicolor
Entre tes bras quand je m'endors

lundi 24 février 2014

Mots divers - Maux d'hiver

(Transports)


Un univers au contour flou,
Rempli de fièvre et de frissons
Laisse ma peau humide et chaude
Et dans mon dos une tension
Une torpeur fébrile et sourde

Mon front brûlant
Mes mains glacées,
Mes joues brûlées
D'un feu ardent

Gorge serrée,
Ventre noué,
Je souffre de palpitations


Jambes en coton
Mon corps vacille

A la conquête de mes songes


vendredi 31 janvier 2014

Artefact


J'ai emprisonné ton amour
Je l'ai voulu pour toujours
Sans te le dire je l'ai enchainé
Pour plus de sureté, cadenassé

Je l'ai accroché bien en vue
Aux mailles de la grille du pont
un gros cadenas pas mollasson
Enfin, c'est ce que j'ai cru

Dessus, nos initiales gravées
Le métal brille d'un éclat dur
Sur un fond de ciel bleu très pur
J'assure la sécurité

Je l'ai confié à l'acier froid
J'ai cru qu'il ne rouillerai pas
Je voulais que tout le monde le voit
Je voulais que tout le monde y croit

Et toi t'aurais je consulté,
Que tu te serais envolé?
Et moi aurais je du penser
Que c'était juste te voler?

Et la serrure s'est grippée,
Le mécanisme est enrayé,
L'anse a finalement rouillée
Et la grille risque de s’effriter

Qui veut d'un amour verrouillé?
Qui le veut aux ailes brisées?
Un amour lourd d'acier trempé
Pesant de loquets enchainés

C'est dénudé de ses blindages
Que mon cœur subit les ravages
Avec bonheur et sans ombrage
Des grosses pluies et des orages

Mon amour est un cygne sauvage
Dans l'infini d'un ciel d'hiver
Bleu à  percer le blindage,
La protection de tes paupières

Mon amour ne supporte pas l'entrave
Autre que celle de nos ébats
Mon amour n'est pas enchainé
Autre qu'à un vent de liberté

Mon amour n'est jamais si sage
Que lorsqu'il peut être volage






vendredi 17 janvier 2014

Sounds of life

J'entends j'écoute
Le clapotis des gouttes de pluie
Le tourbillon des feuilles d'automne
Les pas qui crissent dans la neige
L'eau qui gèle dans les flaques
La cavalcade des nuages
Jouir la vie

J'entends, j'écoute
Le bruissement de ces cheveux
Cette main qui caresse mon dos
Ce souffle qui respire mon cou
Le léger claquement des peaux
Le son feutré de nos baisers
J'ouïs la vie