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Espace intérieur


jeudi 24 octobre 2013

Origami de Soi


Sculptures de papier
Finement découpées
Bord à bord ferme les replis de soie
Et regarde sans effroi
Ce qui se cache dans les plis
Qui ne veut pas qu'on les déplie
Les vieilles blessures
Les anciennes fêlures
Celles qu'on pensait comblées
A coup de béton armé
Celles qui pèsent trop lourd
Pour la fine structure
Celles qui font un détour
Qui échappent à la cure
Celles qu'on connait bien
Jusque dans leur moindre recoin
Celles qu'on fini par apprivoiser
Celles qui définissent notre unicité
Celles qu'on aiment malgré nous
Rugueuses comme du papier de verre
Sombres comme une poignée de terre
Celles qui ne mènent qu'à vous

Origamis de soie

jeudi 29 août 2013

Improbable soirée


Assise sur mon muret, j'ai mis du temps.

Le son était fort et j'avais beau ouvrir les yeux, ouvrir les oreilles,
reconnaitre les morceaux, cela ne me parlait qu'à moitié.
Peu abordable, longuet et nébuleux.

Puis, j'ai fermé les yeux.
On devrait toujours fermer les yeux.

Et soudain, la musique était là. Limpide, claire,
riche comme la queue d'un oiseau en mouvance
dans un camaïeu de bruns, de brique et de bleu.

Emportée loin hors du monde, seule cette petite branche
qui frotte en rythme contre mon épaule me relie à la réalité.


Où va se nicher le plaisir?
Puis tout s'est terminé.
Soudainement trop vite.



vendredi 14 juin 2013

Vivre


Une perpétuelle surprise
Une éternelle friandise

Et ne garder de souvenirs
Que ceux qui s'apparentent au rire

Et toujours traverser la vie
Dans le plaisir et les envies

Et ne garder de nos soupirs
Que ceux qui sentent le désir

Et toujours se sentir grandi
Du parcours enfin accompli

La permanence des tons chauds
La résonance du son des mots

lundi 3 juin 2013

Fruit défendu


C'est du bout de mon doigt que j'ai touché le fruit
C'est avec la pulpe que je l'ai caressé
Et avec la paume que je l'ai attrapé

C'est la brise légère qui a chatouillé mon nez
C'est son odeur divine que j'ai trouvé musquée
Et a pleine narines je me suis enivrée

C'est au bord de mes lèvres que l'ai apporté
C'est avec mes dents que je l'ai entamé
Et son jus abondant dont je me suis gorgée

C'est une douce étole qui m'a enveloppé
C'est sa chaleur ardente que j'aime retrouver
Et dans cette explosion que je me suis lovée

C'est du bout de mon pied que j'ai trouvé la branche
C'est sur sa douce écorce que je l'ai déposé
Et avec la plante que je l'ai chevauchée





Paradis perdu

lundi 29 avril 2013


Mon amour, mon ami, mon amant,
Posons nous un instant et laissons faire le temps
Qui file comme le vent, qui sculpte les élans

Mon ami, mon amant, mon amour,
Posons nous à rebours sur les nombreux détours
Ceux qui amènent un jour à se prendre pour toujours

Mon amant, mon amour, mon ami,
Posons nous sans un bruit au pied de l'infini
À contempler le fruit des esprits réunis

vendredi 15 mars 2013

Le bouc, la morue et le sel


Prairie sèche
Provençale
Brun
Au regard profond
Qui se chauffe au soleil
Alangui sur le flanc
Bouc au poil dru


Rocher dur
Calcaire
Blanche
A carnation délicate
Qui sue sous les rayons
Comme abandonnée
Morue salée


Déplacement lent
Nonchalant
Ombre
Aux contours frémissants
Qui opiniâtre vers son but
Suintantes perles de sel
Approche patiente


Langue douce
Humide
Rose
Sur Chair convoitée
Qui gorgée de salive
Tendre et gonflée
Choc savoureux



Avec un titre à la Jean de la Fontaine .... ;-)

mardi 26 février 2013

Non


Allait-il me dire oui
Un oui tonitruant
Un oui tout murmurant?

Allait-il me dire oui
Un oui qui vient s'échouer
Ou un oui qui s'élève?

Allait-il me dire oui
Un oui qui s'atrophie
Un oui qui s'amplifie?


Alors comment le dire
S'il est facile d'écrire

Alors comment l'entendre
Si difficile de prendre


Et s'il ne disait rien...



Oh!




vendredi 22 février 2013

Nuit


 
Propre et lisse je me glisse dans cet imperceptible interstice
M'effleure et me frôle cette douce pelisse
Plissements, froissements a mon oreille crissent
Fraîchement l'enveloppe se hérisse
Vagues naissantes sur ma peau frémissent


jeudi 21 février 2013

Drôle d'époque ...



... Où l’innommable aura frappé à la porte , chamboulant sur son passage leurs vies, nos émotions, nous forçant à revoir nos opinions, notre manière d’appréhender la vie.
La vie qui est trop courte, trop précieuse, trop belle. Trop unique.
La vivre est ce que nous nous devons. Le compromis jusqu’à l’oubli de soi n’est pas acceptable.La solidarité est un mal nécessaire qui demande parfois bien du courage. Ce manque de courage que nous camouflons parfois sous un vernis d’égoïsme et d’individualisme forcené.
Faire le choix de ressentir, c’est aussi faire le choix de souffrir. Mais ces souffrances ne sont que le fruit et le pendant des bonheurs pleins que nous osons prendre. Ne pas vivre à moitié.
Vivons ! Vivez !
Il n’y a pas de temps à perdre et prendre le temps est un luxe nécessaire. Un des nombreux paradoxes de la vie, une thèse et son anti-thèse.

A celle qui a encore la chance de regarder la vie qui passe.
A ceux qui sont partis trop tôt.
A celle qui va devoir combattre.

jeudi 31 janvier 2013

A suivre ...


En suivant d'une phrase
Au détour d'un mot
Jouant à cache-cache
Ou perdu dans le flot
A celui qui attrape le fil du tricot
Pour enfin, peu à peu, remonter la cordée
Escalade périlleuse, avancée dos à dos
Prendre garde, surtout, ne pas détricoter
Au risque d'une peau soudainement dénudée
Et voir s'enfuir le lien un rien effarouché

En suivant d'une phrase
Au détour d'un mot
Que se tisse le lien entre les oripeaux
Entraver leur nature profondément volage
Doux comme un cachemire
Léger comme la soie
Une union qu'on admire
Une extension de soi

En suivant d'une phrase
Au détour d'un mot
Peu a peu se rapproche ces êtres anormaux
Où le contact des mots mène à celui des peaux.

                          ........ En suivant
                                              Au détour .....



lundi 7 janvier 2013

Fragments

Un jour je me casserai
En mille minuscules morceaux

Un jour je me briserai
En un tas de tout petits éclats

Je serai atomisée
poussière nucléarisée

Je serai vaporisée
nuage de fumée

Je serai épuisée
Je serai asséchée
d'avoir trop oublié
d'avoir autant donné
de n'avoir rien pris
ou de n'avoir pas su

Il n'y aura personne
pour prendre le tube de colle
juste le vide qui résonne
jamais ne rafistole

Ce sera tout d'un coup
je ne verrai rien venir

Comme un éclat de rire incise
Comme un rire aux éclats se brise