6h23, je pense à toi.
Pour être à l’heure, j’ai traversé la Ville à grandes enjambées.
Je me tiens là, seule, droite, immobile dans l’air froid et venteux de ce quai désert. Je respire l’odeur si particulière de la gare, l’odeur du voyage.
Petit à petit le quai se charge. Je me surprends à scruter chaque homme et à l’évaluer : Trésor ? Papillon ? Escargot ? Non Voyageur, tout simplement ! Tiens c’est vrai … mais où sont les voisines ?
Je monte et m’installe dans l’ambiance feutrée de la voiture, attends quelques minutes … ça y est : accélération douce, TouDoum, TouDoum, le martellement des roues sur les rails, tangage léger … j’aime cette sensation.
Curieuse et indiscrète, j’épie mes plus proches voisins, tous des hommes. J’écoute leurs conversations, essaye de déchiffrer leurs lectures, là bas, un écran d’ordinateur. Je peux voir le tableau rempli de chiffres. L’écran change de disposition : messagerie. L’homme écrit ... à une femme peut être ..., il sourit. Heureux homme.
Je continue à observer… j’utilise l’enchevêtrement des fauteuils et le jeu des reflets dans les vitres pour l’étudier, lui, juste devant moi. Il est grand, mince et large d’épaules. Sa tête dépasse du dossier, pas la mienne. Je le dévisage, il ne s’en rend pas compte : la courbe de son front et quelques rides qui courent, l’angle de son nez, l’os de la mâchoire et sa barbe naissante. J’aperçois ses mains : grandes, osseuses, puissantes et ses cuisses longues en appuie sur le dossier. Je ne voie pas sa bouche. Je voie juste des morceaux d’homme, je me sens comme devant un tableau de Picasso période cubisme !
Pour être à l’heure, j’ai traversé la Ville à grandes enjambées.
Je me tiens là, seule, droite, immobile dans l’air froid et venteux de ce quai désert. Je respire l’odeur si particulière de la gare, l’odeur du voyage.
Petit à petit le quai se charge. Je me surprends à scruter chaque homme et à l’évaluer : Trésor ? Papillon ? Escargot ? Non Voyageur, tout simplement ! Tiens c’est vrai … mais où sont les voisines ?
Je monte et m’installe dans l’ambiance feutrée de la voiture, attends quelques minutes … ça y est : accélération douce, TouDoum, TouDoum, le martellement des roues sur les rails, tangage léger … j’aime cette sensation.
Curieuse et indiscrète, j’épie mes plus proches voisins, tous des hommes. J’écoute leurs conversations, essaye de déchiffrer leurs lectures, là bas, un écran d’ordinateur. Je peux voir le tableau rempli de chiffres. L’écran change de disposition : messagerie. L’homme écrit ... à une femme peut être ..., il sourit. Heureux homme.
Je continue à observer… j’utilise l’enchevêtrement des fauteuils et le jeu des reflets dans les vitres pour l’étudier, lui, juste devant moi. Il est grand, mince et large d’épaules. Sa tête dépasse du dossier, pas la mienne. Je le dévisage, il ne s’en rend pas compte : la courbe de son front et quelques rides qui courent, l’angle de son nez, l’os de la mâchoire et sa barbe naissante. J’aperçois ses mains : grandes, osseuses, puissantes et ses cuisses longues en appuie sur le dossier. Je ne voie pas sa bouche. Je voie juste des morceaux d’homme, je me sens comme devant un tableau de Picasso période cubisme !
Je souris et laisse courir mon imagination … fertile…
Par la fenêtre le jour s’est levé et le paysage défile.
Au voyageur magnifique.
Par la fenêtre le jour s’est levé et le paysage défile.
Au voyageur magnifique.
Mars 2011
Rien de tel que le voyage ... des rencontres sans en être ... qui nous laisse pensive , rêveuse et imaginative ... il suffirait ...
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