As tu déjà eu l'occasion, Trésor, de te tenir contre la vitre arrière du train, dans la pénombre à regarder la lueur rouge des feux arrières se refléter sur l'éclat métallique de l'enchevêtrement des rails au sortir d'une gare. Une pluie fine tombe, tristesse, nostalgie, mélancolie.
Je rejoins ma place ... Zut! J'ai un voisin. Pfff ... Pas envie. Bonjour - Bonjour. Le silence s'installe. Parfait.
Je ne saurais dire comment la conversation a débuté, une remarque par-ci par-là, des phrases qui s'enchainent: actualités, faits de société sont vite parcourus et balayés. Étonnant comme les sujets glissent et s'enchainent: idéologies, convictions, intimité, sentiments ...
Prolixe et volubile cet homme surprenant et habile sait me faire parler.
Le débat se fait vif et animé. Concentrés, nous ne voyons pas le temps passer, tout à la découverte de l'autre.
Déjà il arrive à destination. Il me reste une demi-heure de trajet. Nous échangeons quelques mots d'adieu et repartons vers nos existences respectives.
Nous aurons volé à la vie quelques instants de plaisir intenses et éphémères.
Au voyageur improvisateur.
Mars 2011
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